Il existe différentes rondes de surveillance, elles ont pour but de satisfaire des objectifs bien particuliers. En fonction du type de ronde mis en place et de la typologie du site, les moyens mis en œuvre seront différents. Une ronde de sécurité incendie ne nécessite pas les mêmes besoins qu’une ronde de dissuasion par exemple. Ronde de surveillance extérieure et intérieure, quelles sont les particularités ?
Bien loin de l’image du vigile qui tourne en rond la nuit (au sens propre comme au figuré), la ronde de surveillance est un pilier fondamental de toute stratégie de sécurisation efficace.
Pourquoi ? Parce qu’une caméra ne détecte pas toujours une odeur de brûlé. Parce qu’un capteur ne rassure pas un client inquiet. Et surtout, parce qu’un œil humain entraîné, c’est encore ce qu’il y a de plus réactif face à l’imprévu.
Mais attention : toutes les rondes ne se valent pas. Selon le site, le risque, ou même l’heure de la journée, on ne met pas en place la même stratégie. Ronde périmétrique, ronde technique, ronde de dissuasion ou ronde cynophile : il y en a pour tous les goûts (et tous les niveaux de vigilance).
Qu’est-ce qu’une ronde de surveillance ?
Avant de parler de « types », commençons par le début : qu’appelle-t-on une ronde de surveillance ?
Une ronde est un parcours planifié ou aléatoire, effectué par un agent de sécurité (avec ou sans son fidèle chien), sur un site déterminé. L’objectif : vérifier que tout est conforme, qu’aucun incident n’est à signaler, et que la sécurité du site est bien assurée – même quand tout le monde dort.
Concrètement, cela signifie que l’agent :
-
suit un circuit défini (ou semi-aléatoire pour casser les routines),
-
passe par des points de contrôle,
-
effectue des vérifications visuelles, auditives, olfactives (oui oui, sentir de la fumée à 3 h du matin, ça compte),
-
note toute anomalie dans un rapport,
-
et surtout… reste disponible pour intervenir ou lever un doute si besoin.
📚 Petit lexique pour ne pas tourner en rond :
-
Ronde intérieure : elle se fait à l’intérieur des bâtiments, pour vérifier les portes, alarmes, extincteurs, etc.
-
Ronde périmétrique ou extérieure : elle couvre les abords du site, clôtures, parkings, accès secondaires.
-
Ronde de dissuasion : son but ? Être vu. L’effet « présence humaine » vaut ici bien plus que mille capteurs.
-
Ronde technique : focalisée sur les équipements sensibles (température, fluides, alimentation électrique).
-
Ronde cynophile : effectuée avec un chien de sécurité pour maximiser l’effet dissuasif et l’efficacité.
Toutes ces rondes ont un point commun : elles font appel à l’observation humaine et à un bon sens de l’analyse. Parce qu’un incendie qui couve, une porte entrouverte ou un bruit suspect, ça ne remonte pas (encore) dans une alerte automatique.
Et pour que la ronde soit efficace, encore faut-il qu’elle soit structurée, traçable, et adaptée au contexte du site.
Les différents types de rondes
On pourrait croire qu’une ronde est une simple promenade professionnelle. En réalité, c’est un outil de prévention structuré, qui peut prendre des formes très variées. Chaque type de ronde répond à un objectif précis, dans un contexte donné. En les choisissant correctement — ou en les combinant intelligemment — on maximise la sécurité du site sans multiplier les coûts ni les interventions inutiles.
Chaque type de ronde répond à une logique propre :
Type de ronde | Objectif principal | Usage typique |
---|---|---|
Périmétrique | Prévenir les intrusions extérieures | Entrepôts, chantiers, zones isolées |
Intérieure | Sécuriser l’intérieur des locaux | Bureaux, zones techniques, archives |
Dissuasion | Être vu, dissuader | Sites à risque modéré, horaires décalés |
Cynophile | Dissuasion + détection renforcée | Sites sensibles, zones étendues |
Technique / incendie | Prévenir risques matériels | ERP, IGH, environnements réglementés |
Ronde périmétrique : surveiller les abords du site
La ronde périmétrique extérieure constitue la première ligne de défense d’un site. Elle a pour mission de protéger le périmètre extérieur, non seulement par le contrôle visuel et technique, mais aussi par la présence dissuasive de l’agent de sécurité. Clôtures, portails, parkings, quais de livraison ou encore terrains attenants sont minutieusement inspectés. Rien n’est laissé au hasard — pas même un grillage légèrement déplacé ou un véhicule en stationnement douteux.
Cette ronde est particulièrement indiquée pour les sites à risque ou peu fréquentés :
-
entrepôts logistiques et industriels,
-
chantiers en plein air,
-
grandes surfaces commerciales,
-
infrastructures isolées ou mal éclairées.
Elle se déroule le plus souvent à pied, pour garantir une observation précise du terrain. Dans certains cas, notamment lorsque le périmètre à couvrir est vaste, la ronde peut se faire à vélo, un compromis efficace entre mobilité et discrétion. L’usage de véhicules motorisés, en revanche, est fortement déconseillé : trop bruyants, trop visibles, ils compromettent la discrétion nécessaire à une surveillance efficace sauf pour relier deux secteurs éloignés.
Un point essentiel de la ronde extérieure est le mode opératoire. Il est recommandé de ne jamais répéter le même itinéraire, afin d’éviter la routine aussi bien pour l’agent que pour un éventuel observateur malveillant. Cette variation rend les rondes plus imprévisibles, tout en maintenant un passage régulier par les points névralgiques du site : accès principaux, zones sensibles, caméras aveugles ou équipements critiques.
Ronde intérieure : vérifier l’intégrité des bâtiments
La ronde intérieure peut prendre plusieurs formes, en fonction du moment où elle est effectuée.
Lorsqu’elle a lieu avant l’ouverture ou après la fermeture d’un établissement, elle prend une dimension stratégique : l’agent met sous alarme ou désactive le système de détection d’intrusion, verrouille ou déverrouille les accès, vérifie la vacuité des lieux et s’assure qu’aucune anomalie technique ou matérielle ne compromet la sécurité du site.
Pendant les heures d’activité, cette même ronde peut être menée de manière aléatoire, notamment dans les établissements recevant du public ou les entreprises de grande taille. L’objectif est alors de prévenir les actes de malveillance, de repérer toute situation anormale et de faire respecter les règles de sécurité internes.
Enfin, dans des environnements industriels ou techniques, la ronde intérieure s’inscrit souvent dans une logique de maintenance préventive. L’agent suit un cahier des charges précis pour contrôler les organes de sécurité : extincteurs, alarmes, dispositifs coupe-feu ou encore réseaux électriques. Elle devient alors un outil essentiel de prévention incendie, voire de conformité réglementaire.
Les points de vigilance d’une ronde réussie
La ronde intérieure permet de détecter des signaux faibles qu’aucun capteur n’identifiera : une odeur suspecte, un bruit anormal, un local resté ouvert par inadvertance, ou même… un document confidentiel oublié sur un bureau.
Parmi les points de contrôle fréquemment observés :
-
les ouvertures (portes, fenêtres, issues de secours),
-
les systèmes de sécurité actifs ou passifs (alarmes, extincteurs),
-
les équipements techniques sensibles (armoires électriques, baies serveurs, groupes froids),
-
les zones à accès restreint ou à forte valeur stratégique (salles informatiques, bureaux de direction, zones de stockage confidentiel).
Ronde de dissuasion : la présence visible, stratégique
Dans ce cas, l’agent n’est pas là pour inspecter en détail, mais pour être vu, plusieurs fois si nécessaire. Le but est de créer une incertitude constante chez un potentiel intrus, grâce à une présence aléatoire mais bien visible.
Ce type de ronde :
-
suit des horaires et trajets irréguliers,
-
renforce le sentiment de surveillance,
-
rassure les personnels présents sur site,
-
complète efficacement les dispositifs techniques passifs (caméras, alarmes).
Selon IFSEC Global, 64 % des tentatives d’intrusion sont abandonnées lorsqu’une présence humaine est perçue sur place (source). Une présence bien dosée, c’est parfois plus efficace que dix caméras HD.
Ronde cynophile : un duo qui impose le respect
Accompagné de son chien, l’agent cynophile offre un niveau de dissuasion supplémentaire, mais aussi une capacité de détection supérieure grâce à l’odorat et l’instinct de son compagnon à quatre pattes.
C’est la solution idéale pour :
-
les sites sensibles ou étendus (zones militaires, plateformes logistiques, data centers),
-
les événements publics à risque,
-
les environnements peu éclairés ou difficiles d’accès.
Pour être en règle, le binôme doit :
-
être titulaire d’une carte professionnelle cynophile,
-
travailler avec un chien formé, identifié, vacciné,
-
respecter les conditions strictes d’intervention définies par la réglementation.
Ici, la présence fait déjà beaucoup, mais la capacité de réaction immédiate du duo est un avantage décisif.
Ronde technique ou incendie : prévenir l’exceptionnel
La ronde technique, aussi appelée ronde incendie, est centrée sur la prévention des risques matériels. Elle est souvent exigée dans les établissements recevant du public (ERP), les immeubles de grande hauteur (IGH), ou tout site à haute sensibilité.
Lors de cette ronde, l’agent vérifie :
-
la présence et la conformité des extincteurs,
-
le bon fonctionnement des alarmes incendie,
-
les dispositifs coupe-feu et issues de secours,
-
les niveaux de température ou d’humidité dans certaines zones critiques.
Selon les statistiques officielles du ministère de l’Intérieur, près de 25 % des départs de feu en milieu industriel sont détectés par des agents de sécurité avant toute alerte automatique (source). Une vigilance humaine reste irremplaçable dans certains cas.
Quelle que soit la ronde de surveillance que l’agent effectue, il doit absolument répondre à certaines obligations. L’agent doit toujours être en uniforme afin d’être reconnu comme agent de sécurité. Il doit également détenir un appareil de communication afin de pouvoir reporter instantanément tout incident. Sa connaissance des lieux à surveiller doit être parfaite. S’il travaille de nuit, une lampe portative à forte puissance est indispensable. D’autres équipements peuvent se rajouter comme de l’outillage léger, un appareil photo numérique pour enregistrer les anomalies, un miroir télescopique, un thermographe, un PTI, etc. Ceci afin que les agents puissent travailler dans les meilleures conditions en fonction du type de rondes de surveillance qu’ils effectuent.
Pourquoi mettre en place des rondes de surveillance ?
Dans un environnement où la sécurité repose de plus en plus sur la technologie, caméras, détecteurs, alertes connectées, il serait tentant de reléguer les rondes au rang de pratiques dépassées. Pourtant, c’est une erreur fréquente. Car aucune machine ne remplace l’instinct, l’observation active, ni la capacité de jugement d’un agent de sécurité bien formé.
Mettre en place des rondes, c’est miser sur la prévention, l’anticipation et la réactivité. C’est aussi renforcer la présence humaine là où elle fait encore toute la différence.
Prévenir les intrusions
La première fonction d’une ronde est de prévenir. En assurant une présence visible mais mobile, elle dissuade les tentatives d’intrusion ou de malveillance. Un portail entrouvert, une clôture sectionnée ou un véhicule suspect peuvent être repérés avant même que l’incident ne se produise. C’est ce que l’on appelle la logique du « temps d’avance » : intervenir avant que le problème n’explose.
Effectuer des levées de doute rapides
Lorsqu’une alarme se déclenche, il faut savoir s’il s’agit d’un réel danger ou d’un faux positif. La présence d’un agent sur site permet d’effectuer une levée de doute immédiate, d’éviter une mobilisation inutile des forces de l’ordre et de gagner un temps précieux en cas d’intrusion avérée. C’est aussi un moyen de réduire les coûts liés aux fausses alertes, souvent pénalisées contractuellement.
Renforcer la sécurité incendie
Dans un contexte industriel ou dans les établissements recevant du public, la ronde peut intégrer des vérifications spécifiques liées au risque incendie. Cela comprend la vérification du bon état des extincteurs, l’accès aux issues de secours, la surveillance des zones techniques à risque, ou encore le repérage de signes précurseurs : odeur de brûlé, hausse anormale de température, déclencheur manquant, etc. L’agent devient ici un véritable acteur de la prévention incendie.
Vérifier l’intégrité des installations
Une ronde bien structurée permet également de s’assurer que tout fonctionne comme prévu. Cela inclut la fermeture correcte des accès, l’absence d’anomalies techniques visibles, le bon état des dispositifs de sécurité ou encore la présence d’éléments suspects. Cette vérification de routine évite des interruptions d’activité, des détériorations ou des défaillances coûteuses.
Respecter les obligations réglementaires et contractuelles
Dans certains environnements réglementés, comme les IGH (immeubles de grande hauteur), les ERP (établissements recevant du public) ou les sites industriels sensibles, les rondes font partie intégrante du plan de sécurité. Elles sont exigées par les autorités de contrôle, les normes (APSAD, ISO 45001) ou encore par les compagnies d’assurance. L’absence de preuve de ronde peut, en cas de sinistre, compromettre l’indemnisation.
Quand devient-il indispensable de mettre en place des rondes ?
Voici quelques situations typiques dans lesquelles la mise en place de rondes régulières est fortement recommandée :
-
Sites isolés ou peu fréquentés la nuit ou le week-end
-
Chantiers non clos avec matériel coûteux laissé sur place
-
Entrepôts logistiques à fort volume ou zones de stockage sensibles
-
Bâtiments tertiaires inoccupés en soirée
-
Locaux techniques abritant des systèmes critiques (data centers, serveurs, alimentation)
-
Établissements recevant du public soumis à obligations réglementaires
-
Sites ayant déjà subi une intrusion, un vol ou des actes de vandalisme
-
Espaces comportant des produits inflammables ou à risque chimique
Quels outils pour fiabiliser vos rondes ?
La fiabilité d’une ronde repose autant sur la compétence de l’agent que sur les outils mis à sa disposition. Les technologies actuelles permettent de renforcer la rigueur, d’assurer une traçabilité sans faille, et de limiter les erreurs ou les oublis. À condition, bien sûr, qu’elles soient bien choisies et correctement intégrées dans les pratiques terrain.
Les outils essentiels aujourd’hui
Parmi les dispositifs les plus couramment utilisés sur le terrain :
-
Applications mobiles de ronde : elles permettent à l’agent de suivre son itinéraire, de scanner des points de contrôle, d’horodater son passage, et de remonter instantanément les anomalies.
-
Balises NFC / QR Code : placées à des points stratégiques du site, elles servent à valider les passages de l’agent et à prouver que chaque zone a été visitée.
-
Géolocalisation en temps réel : utile pour les sites étendus, elle permet au superviseur de suivre les déplacements des agents à distance, et d’intervenir rapidement en cas d’anomalie ou d’alerte.
-
Systèmes PTI (protection du travailleur isolé) : dispositifs indispensables pour les rondes en solo, ils permettent d’alerter automatiquement en cas de chute, d’inactivité prolongée ou de déclenchement manuel.
-
Checklists numériques : intégrées aux applis ou outils de reporting, elles permettent à l’agent de ne rien oublier, même en conditions difficiles.
SEKUR® : la solution qu’il vous faut
Parmi les solutions disponibles sur le marché, certaines plateformes proposent une intégration complète de ces fonctionnalités. C’est le cas de SEKUR®, qui centralise la gestion des rondes, le suivi en temps réel, les rapports d’intervention et les alertes automatisées. D’autres outils existent, avec des fonctionnalités similaires : le choix dépend du type de site, du nombre d’agents, du budget, et du niveau de traçabilité attendu.
Ce qui compte, au fond, ce n’est pas l’outil lui-même, mais l’usage qui en est fait sur le terrain. Un bon système est celui qui permet à l’agent d’être plus efficace, plus réactif et mieux protégé sans complexifier inutilement son quotidien.