À l’occasion des Cinquièmes Assises de la Sécurité Privée le 5 février à Paris, le ministre de l’Intérieur M. Gérard Collomb, a annoncé le lancement d’une mission parlementaire. Celle-ci, dite également « Continuum de Sécurité », a pour but de (re)définir les tâches entre acteurs de la sécurité publique et privée. Zoom sur le Continuum de Sécurité et son état d’avancement, trois mois après son lancement.
Continuum de Sécurité, de quoi s’agit-il ?
Qu’est-ce que c’est ?
Officialisé le 20 mars par deux décrets parus au Journal Officiel, le Continuum de Sécurité est confié à deux députés LREM : Jean Michel Fauvergue et Alice Thorot. Ces derniers collaborent ainsi sur les préconisations en matière de sécurité générale. Ceci avec l’expertise terrain de l’ancien chef du RAID Jean Michel Fauvergue, et de l’autre, l’expertise juridique de l’avocate Alice Thorot. Après le déploiement de la PSQ et l’armement des agents de sécurité, le continuum de sécurité est chargé de répartir les tâches entre les différentes forces de sécurité. Celui-ci devrait être rendu au début de l’été.
Quel(s) objectif(s) ?
L’objectif de ce Continuum de Sécurité est de renforcer la protection du pays en alliant les différentes forces de sécurité. Parmi elles, les forces de police et gendarmerie (250 000 effectifs) ; les polices municipales (21 000 effectifs) et le secteur de la sécurité privée (160 000 effectifs). 57% des Français estiment en effet qu’une meilleure collaboration entre les forces publiques et privées permettrait de les rassurer. Ainsi, l’objectif est de déléguer, comme le disait M. Gérard Collomb « un certain nombre de missions actuellement exercées par les forces de sécurité à vous, les acteurs privés ? ». Parmi elles, le ministre de l’Intérieur envisage « la protection de certains bâtiments sensibles ou le transport de scellés dangereux ». Mais on attend le rapport du Continuum de Sécurité et le début de l’été pour en savoir davantage.
Continuum de Sécurité, où en est-on ?
Écoute des besoins
Au cours d’une récente interview accordée à La Gazette, Alice Thorot revient sur l’avancée du Continuum de Sécurité et sa collaboration avec Jean Michel Fauvergue. À l’écoute des besoins, ils ont pu auditionner différents acteurs, institutionnels comme ceux présents sur le terrain. Alice Thorot admet que l’État a de plus en plus besoin de la Sécurité Privée. Elle est « une filière économique qui est en train de se développer à grande vitesse. » Elle note également le besoin en formation dans le secteur : « Le premier enseignement que nous tirons de nos auditions est là encore la demande de formation.» Certes, il y a des compétences déjà reconnues comme le transfert de fonds ou le contrôle aéroportuaire. Mais, comme l’a relevé dans un récent rapport la Cour des comptes : « le recrutement, le suivi et le contrôle des agents de sécurité privée sont des enjeux essentiels. »
Axes étudiés
Les différents axes à développer étaient, d’après Gérard Collomb, : « les dispositifs opérationnels associant polices nationales, polices municipales et acteurs de la sécurité privée et les échanges d’informations opérationnelles entre ces différents acteurs.» En effet, l’objectif du continuum de sécurité est également d’unir les différentes forces. Ces forces doivent s’unir par le partage de l’information et du renseignement pour une efficacité maximale.
Le Continuum de Sécurité permettra alors d’appuyer le rôle de la sécurité privée en France. Également, il permettra de créer une collaboration efficiente et durable entres acteurs publics et privés de la sécurité.