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Le salon professionnel Préventica accueille chaque année tous les professionnels de la sécurité. Des dizaines de conférences sont animées par des experts. Le CJCS, Club des Jeunes Cadres en Sûreté, a convié Maître Vincent Luchez, avocat au barreau de Paris et spécialisé dans la sécurité privée. Le sujet ? L’ubérisation de la sécurité.

Qu’est-ce que l’ubérisation ?

L’avocat Vincent Luchez définit l’ubérisation comme une pratique par laquelle une entreprise, constatant un manque d’innovation sur le marché, propose une désintermédiation du service. L’entreprise, alors appelée ubérisateur, contourne la réglementation. L’entreprise fait réaliser la prestation par un non-professionnel. L’ubérisation a, alors, pour vocation d’améliorer la qualité de service proposée aux clients. C’est l’exemple d’Uber.

L’ubérisation de la sécurité privée aura-t-elle lieu ?

L’ubérisation, est-ce réellement possible ? Maître Luchez apporte la réponse suivante.

Aujourd’hui, la sécurité privée fait face à plusieurs problématiques :

  • La sécurité privée fait face à un problème de qualité
  • Les acteurs du marché sont insuffisamment innovants : ils vendent avant tout du temps de présence agent.
  • Le cadre réglementaire fige le marché : ce cadre est indispensable et ne contraint pas le marché.
  • Les prix du marché sont trop élevés

Le marché de la sécurité privée est composé de beaucoup petites entreprises. Effectivement, il est possible pour une entreprise de mettre en relation l’offre et la demande sur le marché. Mais, il est impossible de faire réaliser la prestation par un agent non-professionnel. La législation actuelle ne peut être remise en cause. Vincent Luchez rappelle une fois de plus l’exemple d’Uber. L’ubérisation de la sécurité privée est-elle souhaitable ?

Au cours des années à venir, la sécurité privée doit faire face à différents enjeux. En effet, le terrorisme, faisant augmenter la demande d’agents de sécurité, conduit à une massification de l’activité. Le secteur de la sécurité privée doit se moraliser en renforçant sa culture déontologique et se professionnaliser grâce à une formation de plus en plus importante. Les professionnels de la sécurité doivent aussi réussir le défi de maîtriser la sous-traitance. La rentabilité des entreprises et les conditions sociales de leurs agents sont donc des challenges de taille. L’ubérisation du marché de la sécurité privée aggraverait la situation des agents et la précarisation de leur emploi.

Maître Luchez a conclu son intervention de la manière suivante. Il a précisé que l’ubérisation « ne pourra être menée à terme » sur le marché de la sécurité privée. Il précise que « l’ubérisation n’est pas souhaitable pour un marché sein ».

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